Avec :
Yves Michaud, philosophe.
Jean-Olivier Desprès, directeur du département d’art d’après guerre et contemporain chez Christie’s France.
Aude de Kerros, essayiste et artiste.
Yann Toma, artiste, universitaire et président d’Ouest Lumière.
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Depuis septembre, le monde de l’art et de la culture est confronté à une baisse des ventes et des subventions. Le marché a enregistré un arrêt brutal des ventes records aux enchères, imposant aux maisons de vente un remaniement stratégique. Les foires d’art contemporain subissent des annulations en cascade et se déroulent dans un climat préoccupant. Les entreprises mécènes recentrent leurs actions, sonnant le glas de l’ère de l’argent facile et des subventions généreuses et migrent vers d’autres secteurs que la culture. La crise oblige en effet les entreprises à rationaliser leur politique d’aide aux expositions, aux spectacles et à la sauvegarde du patrimoine. En parallèle, un discours s’installe qui vanterait les effets vertueux de la crise. Outre une certaine revanche des collectionneurs avertis sur les spéculateurs, on observe à présent un réajustement des prix des œuvres d’art, qui avaient atteint des sommes astronomiques ces dernières années. Tandis que les œuvres des grandes signatures font toujours recette, on assiste à l’apparition de nouveaux talents et à la valorisation d’autres scènes artistiques.Les effets de la crise opèrent un débordement vers un territoire utopique, celui où l’art et la culture seraient des repères et des valeurs sûres, non dictées par le dogme de la consommation euphorique.Entre scénarios catastrophes relayés par les médias et cri du coeur des acteurs culturels annonçant une nouvelle ère où l’art reprend sa place, nous nous interrogeons sur les effets, à court et longs termes, de la crise sur les secteurs artistiques et culturels, les stratégies adoptées par chacun des acteurs et les perspectives qui se profilent. De quelle manière la crise va t- elle influencer la création artistique et notre perception sur le monde culturel ? En quoi la culture serait la réponse à la crise économique alors quelle est aussi soumise à des contingences économiques ? Pourquoi parler de retour aux sources, aux valeurs fondamentales et du rôle « purificateur » de la crise sur l’art Quelles solutions alternatives ont les artistes pour rester indépendants face au marché de l’art et à ces fluctuations ? Peut-on voir la crise comme une opportunité de repenser l’institution muséale et de réfléchir à de nouveaux modes de fonctionnement et de financement
Rencontre organisée par Violaine Ernotte, Agathe Girard, Julia Marchand, Clémence Vazard, Julia Villaseñor, Aida Salahovic. et Diana Rodriguez.